mardi 2 novembre 2010

Les chrétiens aiment… la chair et le sang

Par Victor et ses amis végétariens

- Est-il possible d'être à la fois chrétien et végétarien ou protecteur des animaux ?

- Peut-on concevoir un christianisme végétarien ou bien un végétarisme chrétien ?

Un bref coup d'œil dans la bible et dans la tradition des "pères de l'église" montre que non, c'est complètement impossible car le Christianisme est une religion sanguinaire et carnivore ! Pour les amis des bêtes, Il n'y a donc rien à attendre d'une telle religion. Nous allons le démontrer dans le texte suivant.

Mais pourtant, nous serions tentés de croire que le végétarisme pourrait résulter d'un "acte de charité chrétienne" par amour des animaux, "créatures de Dieu". Ce n'est qu'une douce illusion. Le principe de la charité n'a de sens qu'en tant qu'acte social régissant des rapport exclusivement humains et excluant toute préoccupation écologique ou animalière.

Parmi les douze apôtres de Jésus, sept étaient des pêcheurs. Ces sept apôtres vivaient donc du produit de leur pêche. L'argent qu'ils gagnaient était la rétribution d'un acte consistant à tuer des êtres vivants et sensibles, les poissons, et sans aucun doute aussi d'autres espèces d'animaux marins qui ne pouvaient manquer de se faire prendre dans les filets : crustacés, céphalopodes, coquillages (ces "fruits" de mer qui ne sont pas des fruits).

N'oublions pas que la bible est la vision juive du monde. C'est exclusivement selon cette vision partiale et partisane que l'homme est autorisé à manger de la viande, conformément au verset 9:1 de la Genèse :
“ Dieu bénit Noé et ses fils, et leur dit : Soyez féconds, multipliez, et remplissez la terre.
Vous serez un sujet de crainte et d'effroi pour tout animal de la terre, pour tout oiseau du ciel, pour tout ce qui se meut sur la terre, et pour tous les poissons de la mer : ils sont livrés entre vos mains.
Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture : je vous donne tout cela comme l'herbe verte. ”

La civilisation juive dans laquelle est né le christianisme est fondamentalement carnivore.
Il faut en effet se souvenir qu'elle s'est bâtie dans le désert et qu'elle est donc essentiellement pastorale, nomade ou peu sédentaire. Les paraboles de Jésus abondent en images ayant un rapport direct avec l'élevage, les troupeaux, les bergers. Ses apôtres sont des "pasteurs" et il exhorte Simon-Pierre à "paître ses brebis". La légende veut qu'il soit né dans une étable, comme un agneau, animal qui symbolise le Christ immolé dans l'Apocalypse et lors de la fête de Pâques (l'agneau pascal). Mais lisons cette parabole rapportée par Luc (15:11) :

“Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche. Lorsqu'il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla se mettre au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les pourceaux. Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. Étant rentré en lui-même, il se dit : Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes mercenaires. Et il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa. Le fils lui dit : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus belle robe, et l'en revêtez; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds. Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir. Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu'il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses. Il appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c'était. Ce serviteur lui dit :
Ton frère est de retour, et, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé, ton père a tué le veau gras. Il se mit en colère, et ne voulut pas entrer. Son père sortit, et le pria d'entrer. Mais il répondit à son père : Voici, il y a tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis. Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c'est pour lui que tu as tué le veau gras ! Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi; mais il fallait bien s'égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu'il est revenu à la vie, parce qu'il était perdu et qu'il est retrouvé.”

Voici une autre citation biblique acceptée par tous les Chrétiens :

Exode, chapitre 12. :

"Que l'on prenne une bête par famille, une bête par maison. Si la maison est trop peu nombreuse pour une bête, on la prendra avec le voisin le plus proche de la maison, selon le nombre des personnes. Vous aurez une bête sans défaut, mâle, âgée d'un an. Vous la prendrez parmi les agneaux ou les chevreaux. Vous la garderez jusqu'au 14ème jour de ce mois. On mangera la chair cette nuit-là. On la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. Mangez-la ainsi: la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous la mangerez à la hâte. C'est la Pâque du Seigneur."

Notez comment, par deux fois, le fait de manger de la viande est associé à l'idée de fête, de réjouissance par le sacrifice d’une victime pour plaire à un dieu tout puissant. Manger de la viande à l’époque était rare et apprécié, c'était donc un double plaisir ! Si le christianisme s'était voulu végétarien, ça se saurait ! Jésus et les pères de l’église auraient dogmatisé la chose et auraient sans doute inventé plusieurs paraboles bien ficelées pour dégoûter à jamais leurs disciples de manger de la viande. Ils auraient surtout soigneusement évité d'approuver ce père qui fait tuer le veau gras pour fêter le retour du fils prodigue. La seule fois où Jésus a affaire avec un animal vivant, une ânesse, c'est pour s'en servir de monture. Le peu que nous révèlent les évangiles sur le régime alimentaire de Jésus et des premiers chrétiens suffit à prouver qu'ils étaient carnivores et que le sort des animaux les laissaient complètement indifférents. Cela s'explique notamment par le fait que les deux religions confondues, judaïsme et christianisme, considèrent que seul l'homme est concerné par la promesse messianique, les animaux n'ayant pas d'âme et ne pouvant donc pas être sauvé et aller au paradis...

La viande de poisson semble être une nourriture de prédilection pour les chrétiens. Le Vendredi-Saint, il faut manger du poisson et parmi les miracles accomplis par Jésus, il y a la multiplication des pains et des poissons, et les pêches miraculeuses (Marc 6:43, Luc 5:6, Jean 21:10). Jésus fait même cuire le poisson sur la plage dans Jean 21:9 et il en mange avec ses disciples. Même ressuscité, Jésus mange encore du cadavre d'animal, ce que nous rapporte - Luc 24:41 :

“ Comme, dans leur joie, ils ne croyaient point encore, et qu'ils étaient dans l'étonnement, Jésus leur dit : Avez-vous quelque chose à manger et un rayon de miel. Il en prit et il mangea devant eux ”.

Que des “ petits malins ” en guise de récupération n'essayent donc pas de nous faire croire qu'il s'agit là d'actes symboliques. Jésus lui-même reconnaît que l'esprit est fort mais la chair faible et qu'il faut donc que le corps ait du repos et soit rassasié. Le repas traditionnel palestinien était à base de pain, de vin, de poisson et de viande et jamais Jésus ni ses apôtres n'ont remis cette tradition en question. Bien au contraire ils l'ont maintes fois cautionnée.

Par exemple en Matthieu 15:11 nous pouvons lire :

“Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme; mais ce qui sort de la bouche, c'est ce qui souille l'homme”... “Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, puis est jeté dans les lieux d'aisance ? Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c'est ce qui souille l'homme. Car c'est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies. Voilà les choses qui souillent l'homme; mais manger sans s'être lavé les mains, cela ne souille point l'homme.”

Luc confirme le témoignage de Matthieu en soulignant sans aucune équivoque possible que pour le chrétien, tout est bon à manger. Luc 10:8 :

“ Dans quelque ville que vous entriez, et où l'on vous recevra, mangez ce qui vous sera présenté ”.

L'apôtre Paul fait également écho à ce désintérêt total du chrétien pour la cause animale. Peu importe ce qu'il y a dans l'assiette, ce qui compte, c'est de convertir un maximum de fidèles... Le prosélyte chrétien ne doit pas se laisser attendrir par des problèmes de conscience. Or, ne pas vouloir causer inutilement la mort ou la souffrance des animaux est un problème de conscience. Paul nous dit clairement que le chrétien ne doit pas en tenir compte. Il est donc manifeste que pour le "bon" chrétien, avoir "bonne" conscience, cela signifie ne pas avoir de conscience du tout !

Première Épître aux Corinthiens 10:25 :

“ Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans vous enquérir de rien par motif de conscience. Si un non-croyant vous invite et que vous vouliez y aller, mangez de tout ce qu'on vous présentera, sans vous enquérir de rien par motif de conscience. ”

Paul, poursuivant la logique viandiste de Jésus, va même jusqu'à dévoiler son hostilité contre les végétariens dans un verset qui se passe de tout commentaire et qui prouve bien que le végétarisme et le christianisme ne sont pas du même bord et poursuivent des buts opposés :

Épître aux Romains 14:2 :

“Tel croit pouvoir manger de tout; tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes.”

Il y a lieu enfin de nous attarder un peu sur le fondement liturgique du christianisme : le repas rituel de la messe. Selon les paroles attribuées à Jésus, le chrétien doit manger la chair et boire le sang du Christ pour mériter la vie éternelle. Que l'on comprenne cela comme une exhortation réelle (acte d'anthropophagie) ou symbolique (on imagine alors que le pain et le vin deviennent la chair et le sang de Jésus par le "miracle" de la transsubstantiation), nous sommes bel et bien confrontés à un rituel sanglant, résolument viandiste et dans lequel aucun végétarien n'a sa place. La pensée du végétarien est affectée par la seule idée de manger de la chair ou de boire du sang, fussent-ils imaginaires. Même symbolique, l'acte entretient l'idée et insinue une attitude hypocrite. Cela rappelle ces fameux pâtés végétaux qu'aiment manger les végétariens pour se rappeler le goût de la viande. Il en est de même pour la communion : c'est une adaptation des rites sacrificiels primitifs au cours desquels on immolait l'animal-totem pour se concilier les faveurs du dieu de la tribu. Même si le décor a changé, l'esprit reste le même et le repas communiel continue d'entretenir dans le mental névrosé des chrétiens la soif barbare de sang et de chair.

Il est donc clair que le combat végétariste est un combat laïque qui tôt ou tard, lorsqu'il prendra de l'ampleur et commencera à être reconnu comme un mouvement d'intérêt universel, rencontrera une vive opposition de la part de l'église et des autres sectes chrétiennes.

NON, LE Jésus DES EVANGILES n'était pas Végétarien !
NON, Jésus n’était pas végétarien !

C’est un peu trop souvent que l’on entend des végétariens sectaires (pris de penchants christiques...) essayer de justifier leur végétarisme en prétendant que Jésus était végétarien. Plusieurs associations végétariennes et sectes chrétiennes qui prônent le végétarisme présentent un Jésus idéalisé (ou relooké au goût du jour) comme le modèle à suivre et à imiter (fils d’un dieu, donc archétype parfait) et le citent parmi les végétariens historiques aux côtés de Bouddha, Pythagore, Socrate ou Platon (qui eux l’était !). Car il faudrait quand même savoir ce que cela signifie être végétarien ! Dans son acception la plus usuelle, cela signifie ne pas manger de viande et de poisson. Or il paraît à peu près certain que le choix végétariste est lié au respect de la vie et à l’amour des animaux, ainsi qu’au désir de ne pas causer la mort et des souffrances inutiles. Cela délimite parfaitement les aliments que l’homme peut consommer : aucun aliment dont l’obtention aurait entraîné la l’abattage ou le meutre d’un être vivant.

Cela a par ailleurs beaucoup de conséquence directes et indirectes sur son mode de vie : un végétarien soucieux de cohérence dans son choix de vie, ne pourra pas non plus accepter de porter des vêtements produits à partir d’un animal mort (vestes, pantalons, ceintures, chaussures en cuir, en crocodile, en serpent ou en lézard, manteaux de fourrure, etc.) ni des bijoux en ivoire (défense d’éléphant) ou en ivoirine (os de baleines, cachalot, narval). Ensuite on devra inévitablement éliminer les produits pharmaceutiques et les produits de beautés testés sur des animaux ou obtenus à partir d’animaux tués (crème à base de placenta de lapine, huile de vison, huile de castor, graisse d’ongle de bœuf, etc.). Enfin, si on veut devenir un militant, il faudra aller manifester contre les corridas, contre la chasse, la pêche, les élevages et les abattoirs industriels, etc.

RIEN DE TOUT CELA NE PRÉOCCUPAIT JÉSUS ! LA PREUVE :

En son temps par exemple, le vin était conservé dans des outres. Mais de quoi étaient faites ces outres ? Elles étaient confectionnées en peau de chèvre ou de bouc (encycl. Larousse)... Et Jésus, qui était d’ailleurs un buveur de vin, disait qu’il fallait de nouvelles outres pour le vin nouveau. Il s’agissait d’une parabole, bien sûr, mais il s’agissait aussi d’un langage que tout le monde comprenait à son époque, parce que la conservation du vin dans des gourdes faites de peau de chèvres était de tradition et personne ne semblait s’émouvoir ni se soucier des milliers de chèvres tuées pour ça. Au temps de Jésus, et déjà bien avant, le peuple juif avait acquis une grande maîtrise de l’écriture. Mais à la différence des égyptiens qui écrivaient sur du papyrus (papier végétal), les juifs fabriquaient du parchemin pour écrire et le parchemin, tout le monde le sait, c’est aussi de la peau animale. Le dictionnaire Robert donne cette définition du parchemin : Peau d'animal (mouton, agneau, chèvre, chevreau...) préparée spécialement pour l'écriture, la reliure. Il en est ainsi des Torah utilisées dans les synagogues; depuis Jésus jusqu’à nos jours, elles sont toujours réalisées en peau de chevreau par des artisans certifiés par l’autorité rabbinique. Selon la tradition rabbinique, il ne saurait d’ailleurs en être autrement. Il ne faut pas moins d'une centaine de chevreaux pour réaliser une torah... Il est donc clair que Jésus vivait dans un monde dont l’artisanat était entièrement fondé sur l’utilisation de produits provenant d’animaux tués. La raison en est évidente : le peuple juif, bien qu’installé depuis plusieurs siècles en Judée, était héritier d’une tradition de nomadisme et s’appuyait donc sur une civilisation essentiellement pastorale, faite pour et par des bergers et des éleveurs. Dans cette civilisation du cuir et de la peau, on ignore presque tout du tissage et de l’utilisation de la fibre végétale (les tissus de lin fin étaient considérés comme le luxe suprême). Il serait donc hypocrite et inconcevable d’imaginer un végétarien militant dans une civilisation qui s’est entièrement bâtie sur le meurtre perpétuel du règne animal ! Et il est évident que l’alimentation du Juif à l’époque de Jésus était totalement carnivore.

Si Jésus, d’une manière ou d’une autre, avait refusé de manger de la viande, cela ne serait pas passé inaperçu. Dans les petits villages qu’il traversait où “tout le monde connaît tout le monde”, on aurait tôt fait de montrer du doigt Jésus et ses disciples en disant : “regardez, voilà ces hommes qui refusent la viande”. Or, à toutes les tables où il est invité à manger, il ne refuse jamais ce qu’on lui sert. Peu importe ce qu’il y a dans la marmite, pourvu que l’on soit rassasié et le ventre plein. C’est lui-même qui dira un jour : “ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme mais ce qui en sort” (Mat. 15:11). Lors des deux miracles de la multiplication des pains, on oublie trop souvent que Jésus avait aussi multiplié des petits poissons (Mat. 14:15-21, 15:35-39).

Les disciples de Jésus étaient presque tous des pêcheurs; ils vivaient des produits de leur pêche et cela ne semblait pas poser un problème moral à quiconque. Surtout pas à Jésus qui facilite même le métier un jour en provoquant la fameuse pêche miraculeuse (Jean 21:4-11) et en mangeant du poisson avec ses disciples. Dans la parabole du fils prodigue, Jésus trouve également moralement acceptable et même normal et souhaitable que le père fasse tuer le veau gras pour fêter le retour de son fils (lisez cette parabole dans La Chair et le Sang et notez la réaction de jalousie du fils aîné).

Enfin, pour couronner le tout, Jésus, en instituant l’eucharistie, rituel ô combien symbolique, donne à la postérité un accréditif formidable pour la consommation de la viande. Devenant lui-même “nourriture spirituelle”, son sacrifice n’a de sens et ne pourra avoir de sens que s’il est pratiqué par des mangeurs de viande. Pour un végétarien, le sacrifice de l’agneau pascal n’a aucun sens (c’est un non-sens). Le SANG DU CHRIST versé pour le rachat des péchés ne veut rien dire du tout, parce que tout ce symbolisme s’inscrit fondamentalement dans le contexte d’une civilisation carnivore. En devenant végétarien, en sortant du circuit sordide de la tuerie, en refusant de participer au rituel sanglant qui se perpétue depuis deux millénaires, la “théophagie”, la consommation du corps et du sang du christ perd aussitôt son pouvoir. Pour le végétarien, le sang a cessé de fasciner et la viande d’allécher. Tout cela n’est plus que cadavre, et le rituel eucharistique, une pratique répugnante. La Chair et le Sang sont intimement soudés à toute la symbolique christique (depuis 2000 ans) : “ sans viande, sans sang, pas de salut ! ”. L’Eglise Chrétienne a forgé toute une culture, une civilisation qui nous a été inculquée par la terreur et qui demeure encore bien vivante dans notre subconscient (même chez les athées !). Il ne faut pas oublier que pendant plus de six siècles que dura l’inquisition il suffisait de refuser un morceau de viande pour être reconnu comme hérétique et finir sur un bûcher. Les prêtres qui ne mangeaient pas de viande étaient excommuniés. Ce n’est donc pas chez les chrétiens qu’il faut trouver de la compassion pour les animaux et même pour les êtres humains !

Les dogmes du “ Dieu-Sauveur ” et du “ sans Moi il n’y a pas de salut ” ont la vie dure et même chez les sectes modernes qui se veulent amies des bêtes et qui les utilisent comme alibi pour recruter des membres. Encore une nouvelle ruse pour essayer de convertir les masses crédules et ignorantes. En fin de compte, c’est une nouvelle exploitation des animaux car que l’on ne peut faire par la force ont le fait par la douceur et les sentiments...

S’il faut rechercher une origine au végétarisme c’est dans les religion orientales (Hindouisme, Jaïnisme, Bouddhisme etc.) qu’il faut regarder, mais en Occident on le trouve en Perse chez Zoroastre ensuite chez les Grecs et les gnostiques d’Egypte, dans l’enseignement de Pythagore et des philosophes qui lui ont succédé (Platon, Socrate, Porphyre et Apollonius de Tyane). Plus tard on retrouve l’abstinence de viande dans la religion des Manichéens, des Bogomilles, certainsVaudois, des Cathares etc. Toutes les religions à caractères dualistes et philosophiques considérées par les Chrétiens dogmatiques comme des hérésies à éliminer en usant de la torture et du feu. Et maintenant, après vingt siècles de Christianisation forcée, observez le résultat, ne pensez-vous pas qu’il faudrait plutôt un retour à la réflexion philosophie pour sauver l’humanité et oublier ce “ Dieu-Sauveur ” qui n’a jamais rien sauvé et qui n’est peut-être qu’une fable...

Voir aussi :

Le végétarisme et les chrétiens

samedi 25 septembre 2010

Cinq jours de régime végétarien pour détoxiquer l’organisme


Des chercheurs ont constaté que cinq jours de régime végétarien permettent de réduire considérablement le taux d'antibiotiques et de produits chimiques toxiques dans le corps humain.

Ces scientifiques ont recruté 25 personnes pour séjourner dans un temple bouddhiste pendant cinq jours, et vivre comme les moines qui y résident. Ce mode de vie inclus l’adhésion à un régime strictement sans chair animale. Les chercheurs n'ont pas précisé si des produits laitiers [*] étaient inclus ou non dans le régime. Les participants ont aussi été interrogés sur leur régime avant le début de l'étude.

Les chercheurs ont recueilli des échantillons d’urine de tous les participants 48 heures avant et immédiatement après les cinq jours de séjour dans le temple. Les chercheurs ont vérifié dans ces échantillons les antibiotiques et leurs métabolites, ainsi que six produits chimiques produits dans le corps par la décomposition des phtalates.

Les phtalates sont des substances chimiques industrielles utilisées dans la fabrication des pesticides et des plastiques souples. On a démontré que, chez les vertébrés, ils interférent avec les systèmes hormonaux, le système nerveux et d'autres fonctions organiques, et qu’ils produisent des défauts de reproduction. Comme il est difficile de détecter les phtalates dans l'urine, les chercheurs ont dû à la place vérifier ses métabolites.

Tous les six métabolites des phtalates ont été détectés chez chaque participant avant et après l'étude, mais le taux de cinq métabolites a considérablement diminué au cours de l'étude. Les résultats suggèrent que l'alimentation est l'une des nombreuses sources de contamination de l’homme par les phtalates. Toujours est-il, les chercheurs ont constaté que les participants qui consommaient davantage de bœuf, de porc et de produits laitiers avant l'étude, l’ont entamée avec un taux de phtalates plus élevé que ceux qui consommaient moins de ces aliments.

Au début de l'étude, des taux d'antibiotiques ont été trouvés chez quasiment tous les participants ; à la fin, les niveaux de tous ces médicaments avaient chuté drastiquement. L'ampleur de la baisse suggère que l'alimentation est la principale source d’exposition de l'homme aux antibiotiques.

Le bétail élevé à la fois pour la viande et les produits laitiers est régulièrement traité avec de fortes doses d'antibiotiques afin de favoriser une croissance rapide.


Traduction copyleft de Pétrus Lombard


* Notes du traducteur : Il est peu probable que des moines bouddhistes consomment des produits laitiers. À part peut-être du beurre de yacks, s’ils sont dans un monastère de montagne ?

Au sujet des « bienfaits » des produits laitiers, fromages, yaourt, lait, il faut savoir que certaines études de l’INSERM ont montré qu’ils ne sont pas du tout adaptés à l’alimentation humaine. Non seulement, contrairement à ce que raconte leur publicité, le calcium qu’ils contiennent n’est pas assimilable par l’organisme humain, mais, en plus, ils sont à l’origine d’une foule de dégradations lentes, certainement à cause de leurs graisses saturées. Il faut lire, par exemple, « Lait, mensonges et propagande » de Thierry Souccar pour comprendre l’étendue de la tromperie.

Il se pourrait, mais ce n’est pas sûr, que le problème avec les produits laitiers soit récent. Des éleveurs de Normandie affirment que le lait des vaches qui ne broutent que de l’herbe contient des omégas 3. Mais peut-être que le lait de vache nourrie idéalement n’est pas adapté à l’homme ? Peut-être que ce problème est apparu parce que le bétail est nourri de manière inadaptée ou avec des produits avariés ? Peut-être est-il en plus aggravé par les trafics pour faire du fric avec le lait ?

Sur la qualité du lait, par exemple, qui peut dire ce que contient exactement celui qui est vendu dans le circuit commercial ? Le vrai lait avait autrefois une épaisse couche de crème flottant à la surface. Aujourd’hui, même si vous achetez du lait dit « bio entier, » vous ne voyez jamais cette couche de crème. Où est-elle passée ? Par ailleurs, il est admis publiquement que le lait qui sert à alimenter au biberon les vaux en batteries est recomposé. Sa crème a été prélevée pour être vendue à part, et est remplacée par un produit d’équarrissage qui ne vaut rien, du suif, qui est ensuite homogénéisé avec le lait écrémé pour recréer du lait entier. Comme le lait entier ou non que l’on trouve aujourd’hui pour la consommation humaine est toujours homogénéisé, cela amène tout naturellement la question : Contient-il lui aussi du suif à la place du beurre ?

Même avec le lait intégral servant à fabriquer certains fromages, il faut se rappeler les problèmes qui ont surgi il y quelques années (il y a peut-être 15 à 20 ans) dans les pays producteurs de fromages renommés. Des fromages, comme le gruyère suisse, ont commencé à cette époque à présenter des fissures à l’aspect inquiétant, extrêmement découpées et malodorantes, avec un goût désagréable prononcé. Les Suisses ont découvert la nature du problème : Les vaches laitières, comme le reste du bétail partout en Europe et en Zunie, étaient nourries avec de l’ensilage (du maïs broyé stocké en silos) et des résidus (tourteaux) de soja contaminés par des aflatoxines, des toxines de moisissures. Ces toxines passaient ensuite dans le lait et dégradaient le fromage. Les autorités suisses ont décrété la destruction de tous les fromages contaminés et le retour à une alimentation du bétail plus naturelle en Suisse.

Ce problème d’aflatoxines existe toujours puisqu’on peut souvent voir des fromages avec ces fissures caractéristiques sur les rayons des fromagers. Mais, si cela se voit sur les fromages durs, c’est par contre invisible dans les produits laitiers mous ou liquides tels que le camembert, les yaourts ou le lait.

Enfin, comme j’avais évoqué le fait que le régime végétalien permet à l’organisme de se guérir de pratiquement tout sans expliquer pourquoi j’affirmais cela, voici ma propre expérience, anecdotique, du régime végétalien et des produits laitiers.

Au printemps 1990 je me suis converti aux principes de l’hygiénisme exposés par le Dr Herbert Shelton et Albert Mosséri. Incité en cela par les histoires de vaches folles, du jour au lendemain je me suis nourri exclusivement de fruits et de toutes sortes de noix et graines oléagineuses.

Les résultats notables furent une perte de poids importante, un ressenti très agréable du corps, la disparition des odeurs corporelles désagréables (sueur), une santé parfaite... et, chose étrange, les moustiques ne me piquent plus et les abeilles, guêpes, et même frelons, me tolèrent de très près sans montrer d’agressivité ou de peur.

J’ai rajouté plus tard des légumes cuits à la vapeur basse pression à mon régime ainsi que des compléments en chlorure de magnésium, vitamines C et complexe B. Comme je suis habitué à ne faire qu’un seul repas par jour depuis des lustres, mon entourage s’étonnait beaucoup que je puisse vivre normalement ainsi, uniquement de végétaux, et être capable de marcher 50 kilomètres.

J’ai conservé ce régime jusqu’à il y a environ 4 ans, quand j’ai commencé à consommer des fromages, surtout de chèvres et de brebis, parfois de vaches. Insensiblement, je me suis mis à souffrir du genou et de la hanche de la jambe gauche, qui avait été abîmée par un accident il y a plus de quarante ans. À partir de l’été 2009, il m’était difficile certains jours de marcher sans boiter. Au printemps 2010 je marchais très difficilement et une sciatique a envahi ma jambe gauche. Même la nuit, ma jambe gauche me faisait souffrir. J’ai constaté alors qu’il y avait une plaque d’eczéma sur la face interne de mon genou gauche. Ce fait a été le déclencheur de la prise de conscience qu’il me fallait arrêter de manger du fromage. Ce que j’ai fait immédiatement. En moins d’une semaine les douleurs ont disparu et ma capacité à marcher, redevenue presque normale aujourd’hui, est en constante amélioration...

A propos de la sciatique évoquée ci-dessus, je rajouterai un fait étrange, qui touche certainement aux circuits énergétiques naturels. Plus ou moins consciemment, il arrive que l’on fasse de temps en temps, du moins moi, une grande respiration. Ces inspirations profondes involontaires provoquaient une intensification de la douleur, ressentie comme si elle se propageait en descendant le circuit nerveux de la jambe. Ce qui est notable, c’est que les inspirations profondes volontaires, que je faisais pour vérifier le phénomène, ne provoquaient aucun effet.

Source :


dimanche 16 mai 2010

Rebelles et végétariens


Quand l’actualité est décryptée par les adversaires du nouvel ordre mondial, la morosité est trop souvent au rendez-vous. Or, la dénonciation universelle des banquiers aigrefins et de la mafia politico-financière est en quelque sorte une victoire, savourons-la…

Avec un peu de chance, l’adoption de la loi Glass-Steagall réglera peut-être la crise actuelle. Quoi qu’il en soit, nous savons que les oligarques malfaisants qui dirigent le monde sont aux abois. Le crépuscule des dieux prédateurs et la fin du cycle noir sont annoncés par d’anciens textes. Ceux qui ne sont pas enlisés dans le matérialisme ou subjugués par un spiritualisme frelaté ne se soumettent pas au nouvel ordre mondial. Ils découvrent la spiritualité naturelle et adoptent souvent le végétarisme.

« Le désir de ne pas tuer est une prise de conscience cruciale qui est souvent fondé sur une sensibilité spirituelle, écrit Joël Labruyère.
Par contre, le motif diététique est souvent égoïste, et ne provient pas d’une prise de conscience spirituelle. Il est donc plus fragile, et il peut n’être qu’un effet de mode, une simple recherche d’un meilleur régime. Il semble que cette démarche soit celle des célébrités qui affichent leur végétarisme.
A l’opposé, il y a le végétarisme spirituel fondé sur des raisons ésotériques.
Le mobile pour s’abstenir de viande est lié ici au tabou sur le sang, lequel porte des éléments d’animalité qui freinent la croissance spirituelle. En effet, celui qui renonce à la chair animale tente de se soustraire aux effets karmiques liés au meurtre des animaux, et c’est déjà un facteur d’allégement. Mais il désire également purifier son sang des éléments qui ralentissent le taux vibratoire de la conscience. Car le sang et la conscience sont intimement liés. Absorber le sang animal c’est mêler sa conscience avec une forme de conscience étrangère, ce qui exige un effort d’assimilation, et un mélange peu favorable à la libération de l’esprit. Le sang animal est chargé de toxines générées par la peur et la souffrance enregistrée lors de la mort. Cette mort est souvent violente et terrifiante, soit dans l’enfer abominable de l’abattoir mais aussi après la fuite et la lutte s’il s’agit d’un gibier de chasse.
Le sang est porteur des propriétés animiques et c’est pourquoi la Bible stipule à sept reprises (Lévitique et Deutéronome) qu’il ne faut pas absorber le sang avec la chair. Ces règles semblent avoir été écrites pour des illettrés dans la civilisation judéo-chrétienne. On réalise, malgré le tabou sur le sang, combien les hommes aiment absorber de la viande avec les éléments animiques qu’elle contient. Le régime casher, hypocrite au demeurant, vu le rituel d’abattage préhistorique en usage dans le judaïsme ou l’islam, n’y change pas grand chose.
Le végétarisme spirituel est le seul qui puisse se justifier entièrement car dans la nature soumise à la loi de la jungle, la plupart des espèces se dévorent mutuellement. L’homme carnivore ne se détache donc pas du lot commun. Il n’est qu’un prédateur parmi les autres, et c’est pourquoi le végétarisme constitue le premier pas pour sortir de la bestialité.
Toutefois, l’être humain qui se considère comme un animal supérieur a bien le droit de tuer et de manger de la viande, car il sait que la vie le tuera également et qu’elle donnera son corps en pâture aux vers. Mais il ignore que l’esprit collectif des animaux qu’il a tué (ou fait tuer) se vengera karmiquement sur lui et ses semblables.
Le végétarien fait l’économie de cette vengeance, car l’esprit groupe des animaux enregistre une réaction neutre à son égard.
Le végétarisme apporte donc des avantages à plusieurs niveaux. Mais le plus important est la purification du sang qui entraîne une élévation vibratoire de la conscience. Ainsi les forces spirituelles trouvent plus d’espace dans l’être, ce qui ne procure pas de pouvoir particulier, mais permet à l’âme de se dégager des emprises lourdes liées au meurtre, à la vengeance karmique, et à l’animalité chargée de peur et d’instincts primitifs.
Pour s’approcher des rayonnements spirituels supérieurs, il faut abandonner l’instinct de la bête en nous, et ne plus tuer les animaux. C’est le premier pas. » (Undercover n°16)

Photo :

Une performance d’Animaturalis http://www.animanaturalis.org/

vendredi 9 avril 2010

Lamas végétariens


Bonjour Félix,
En faisant des recherches au sujet de Patrul rinpoché sur Internet après avoir lu qu'il avait été végétarien, ce que je ne savais pas, j'ai trouvé de bien belles choses qui m'ont beaucoup étonné à ce sujet. On nous raconte toujours que le Vajrayana n'a que faire du concept de végétarisme et hélas beaucoup de maîtres s'en fichent mais nombre d'autres, et parmi les plus illustres, ont prouvé et prouvent le contraire.
Comme vous je considère que l'on ne peut pas se dire totalement éveillé et spirituel si l'on n'est pas végétarien, c'est une évidence et la consommation de viande sans aucune raison valable décridibilise beaucoup de maîtres, en plus de leur apporter une très mauvaise santé et du cholestérol...
Je tenais donc à partager avec vous ces quelques sites où l'on trouve des textes intéressants,notamment celui de Chatral rinpoché et celui du grand Nyala Pema dudul qui réalisa le corps de lumière.
Il est d'ailleurs étonnant à ce sujet de se dire que Namkhaï Norbu se réclame directement de sa lignée spirituelle. A-t-il déjà lu ce texte ? Certes, Tchangchoup Dorjé, son maître principal et disciple de Duddul consommait apparemment de la viande mais les conditions de vie au Tibet était différentes de celle que l'on trouve en Italie ou aux Etats-Unis.

On notera à ce propos les commentaires sensés du Dalaï-lama repris sur le site amitabhaterrepure, le Dalaï-lama qui n'est lui-même pas végétarien "pour des raisons de santé" dit-il mais qui fournit tout de même là d'intéressantes réflexions et une certaine explication relative aux fameux "5 nectars" du kalachakra qui inquiètent beaucoup et que vous citez souvent sur votre blog, bien qu'il n'aborde pas le sujet franchement.
Quoi qu'il en soit ces textes peuvent être utiles, n'hésitez pas à les faire connaître.
Bien à vous.
Douny





Shabkar Tsogdrouk Rangdrol (1781-1851) était un esprit libre. Il vécut en ermite et en pèlerin, sans foyer ni biens, loin de toute institution monastique. Dans une ode au coucou, Shabkar dénonce la cupidité des lamas :
« … Ils prétendent veiller sur leurs monastères, coucou !
Mais ils amassent des biens
Et ne partagent aucune donation avec la communauté, coucou !
Tels sont les lamas des monastères, coucou ! »

Shabkar lutta toute sa vie contre le mal fait aux animaux, il écrit :

« La viande est une source d'obstacles sur la voie. La consommation de viande est très certainement une cause de souffrance pour les autres ; aucun autre aliment n'est la source d'une si grande souffrance (...) tous doivent s'abstenir de manger de la viande. Nous devons considérer la viande comme impure et comme la chair de nos propres parents et enfants. Nous devons considérer la viande comme du poison. »

Les textes de Shabkar sur la consommation de chair animale sont réunis dans « Les larmes du bodhisattva ».

« On trouvera dans ce livre, précise l’éditeur, la traduction de deux textes de Shabkar Tsogdrouk Rangdrol : d'abord un extrait des Merveilleux Ecrits émanés, une anthologie de citations canoniques et de commentaires tibétains sur les méfaits liés à la consommation de chair animale, puis un essai intitulé Ambroisie d'immortalité, sur la nécessité de cultiver une compassion authentique pour tous les animaux. On comprendra ainsi que, selon les enseignements du Bouddha, il n'est pas nécessaire de réprimer par la volonté son attirance pour la viande, mais au contraire de retourner à la bonté naturelle du cœur. »


mardi 5 janvier 2010

La compassion d’un initié carnivore


En 1998, au centre tibétain de Lérab Ling, fief du maître tantrique Sogyal, je déjeunais à côté d’un jeune occidental, un initié du vajrayana secret et de surcroît un Dzogchenpa confirmé.

Le jeune méditant avalait goulûment un énorme roast-beef. Etonné par une telle voracité, je demandai à l’initié carnivore de m’éclairer sur le régime alimentaire des grands méditants. Il me rétorqua avec une expression de mépris, il avait vu le contenu de mon assiette qui trahissait le végétarisme des profanes :
« Notre maître, le vénérable Namkhaï Norbu Rimpoché, nous incite à manger de la viande par compassion pour les animaux. En effet, en mangeant la chair des êtres inférieurs nous les aidons à progresser. Leurs énergies subtiles se bonifient durant la digestion de leur chair. »

Le raisonnement de l’initié me laissa sans voix. Avait-il conscience qu’une telle théorie autorise la pratique du cannibalisme rituel ? En prétextant la compassion on peut satisfaire toutes sortes d’obscures pulsions. Au nom de l’amour de Dieu, des religieux pervers ont fait dénuder, torturer et brûler d’innocentes femmes accusées de sorcellerie.

Quelques mois plus tard, j’apprenai que le lama Namkhaï Norbu, grand carnivore devant Padmasambhava, le prophète du Vajrayana, souffrait d’une grave maladie. Il échappa à la mort grâce à la science moderne et à de nombreuses transfusions sanguines. Le sang des profanes sauva le grand maître tibétain.

Des initiés, convaincus que le carnivorisme est un acte de compassion, seront peut-être plus sensible à la qualité des chairs qu’ils ingurgitent.





Photo : Namkhaï Norbu