samedi 31 octobre 2009

La culpabilité sanguinaire de la chrétienneté

Sir WILLIAM EARNSHAM COOPER
Traduit de l’Anglais par J. Charpentier
Livre rare - Edition 1930

Préface :

Pouvons-nous tuer pour nous nourrir ?

Dans tous les champs ouverts aux polémiques il n’est pas de question plus communément discutée que celle de la Nourriture de l’Homme, et aussi de si peu comprise. Dans les temps anciens, autant que de nos jours, le sujet « l’Homme, et sa Nourriture » a été des plus riches en controverses.

Aussi bien dans l’ancienne terre de Cham, et plus à l’Est encore, en Syrie, en Perse, aux Indes, en Chine que dans les Iles Japonaises, la nourriture de l’homme occupa le temps et l’attention de plus d’un écrivain, tandis que Moïse, et les héritiers descendants d’Israël, reconnurent l’importance de la question 1500 ans avant J.-C. Dans le dernier cas le Code des Lois élaborées sur la question de la nourriture des gens, Lois qu’ils promulguèrent dans les livres du Pantareuque, prouvent l’importance que le Grand Législateur des Israélites accordait à la question.

Plus tard, Grecs et Romains, sous l’influence de leurs poètes et de leurs philosophes : Hésiode, Pythagore, Socrate, Plutarque, Ovide, Apollonius, Sénèque et autres donnèrent une prédominance considérable au sujet, et, en fait, marquaient leur opposition par leur abstinence personnelle et par leurs dénigrements publics, de la coutume de se nourrir de chair animale. Ils combattaient le fait que d’abattre sans nécessité d’autres êtres, pour quelque raison que ce fût, n’était rien moins que cruel et injuste et indéfendable à tous points de vue; cependant que de manger le corps des victimes assassinées était outrageant pour le moindre sens moral, rendant impur et sale de sang la matérialité du corps, et profanant tout ce que la nature humaine peut avoir de divin. Ces philosophes anciens et ces savants de l’antiquité étaient si puissamment influencés par l’importance du sujet, que les uns et les autres recommandaient de toutes leurs forces dans leurs écrits, et pratiquèrent pendant leur vie, l’abstinence de toute chair animale de quelque sorte, comme l’essentiel des principes fondamentaux de moralité considérant les obligations de l’Homme vis-à-vis de la Grande Famille Universelle. Ces éducateurs des temps anciens sont traités de « Païens » par les Chrétiens. Il n’en est pas moins concevable qu’ils eurent au moins une conception plus juste des Devoirs de l’Homme et de ses obligations envers lui-même, ainsi qu’à l’égard de la famille des êtres inférieurs, que n’en eut jamais la vaste majorité des peuplades chrétiennes jusqu’à nos jours.

Vivre, comme tant d’entre eux le firent plusieurs siècles avant J.-C. ferait croire que ces penseurs d’une époque passée étaient imbus à l’excès de la droiture morale qui les rendait capables de discerner la Vérité vivante ou pour le moins le respect de celle-ci. Et s’ils contribuèrent à la formation d’une conception plus large et plus généreuse de la place de l’Homme dans la Gravitation Universelle, en lui assignant sa véritable place au milieu de l’immense scène de mosaïque de la Vie il n’y a plus lieu de s’en étonner.

Quoi qu’il en soit, ils étaient grandement pénétrés de l’idée que le fait de tuer pour un Homme et de manger un être, quel qu’il soit, de la famille des inférieurs était répréhensible à quelque point de vue que la question pût être examinée : Physiquement - parce que hygiéniquement dangereuse à la santé du corps ; économiquement - parce que poussant à la génération d’appétits et de passions, entraînant la corrosion et la destruction des fibres physiques et morales de l’individu ; moralement - parce que hors de toute droiture ; spirituellement - parce que profanant ce qu’il y a de divin chez l’Homme et retardant son développement parallèlement aux sphères les plus élevées des êtres.

Hésiode, qui apparut environ neuf cents ans avant le Christ, fut un des premiers de la grande lignée des Penseurs Grecs qui, se rendant compte de l’énorme importance d’un régime salutaire qui fût exempt de cette chair animale corruptive, n’eut de cesse dans ses efforts pour l’établissement d’un système d’alimentation rationnel au sein de ses compatriotes.

Que dis-je, si certain était-il de l’effet inspirateur, émulateur et vitalisateur d’une abstinence si simple et si naturelle, que de fait il alla jusqu’à dépeindre dans ses poèmes des jours alcyoniens pour ceux qui adopteraient et adhéreraient à une diète ne comportant que les généreux et vivifiants fruits de la terre. Alors il était loin de la vérité ou inexact dans ses conclusions puisque sur le fameux plateau d’Arcadie, au milieu du Péloponèse, vécurent pendant bien des siècles ces Arcadiens que célébrèrent les Grecs pour leur simplicité de caractère et la hardiesse de leur structure. Race industrieuse et rustique, ils n’en étaient pas moins considérés comme guerriers courageux et adroits et musiciens de talent et étaient représentés par les poètes grecs comme menant une existence idéale. Beaux par le corps ; corrects dans leurs attitudes morales; intrépides et courageux au combat; nobles et tendres dans la paix de leur vie rustique, les Arcadiens défendaient avec une grande sincérité leur régime alimentaire.

Les Arcadiens étaient de purs végétariens.
Jamais ils ne mettaient cruellement à mort les animaux pas plus qu’ils n’infectaient leur corps de la chaire saignante de leurs amis inférieurs.

Environ quatre cents ans après Hésiode apparut Pythagore et l’on ne vit jamais philosophe plus sage sur terre ; parlant de lui, le Dictionnaire classique Lemprières le définit comme suit « Comme ses contemporains, il acquit de bonne heure la poésie et la musique ; il s’adonna à l’étude de l’éloquence et de l’astronomie ; et dans les exercices physiques il emporta souvent la palme pour sa force et sa dextérité. Il se révéla pour la première fois en Grèce aux Jeux Olympiques, où il obtint à 18 ans le prix de lutte.

« Pythagore était admiré pour son aspect vénérable, sa voix harmonieuse, son éloquence persuasive, et la réputation qu’il acquit par de grands voyages et par les lauriers qu’il obtint aux jeux Olympiques était des plus saines en grandeur et en importance... Il ne vivait que d’une nourriture des plus pures et des plus innocentes... et apparaissait bien supérieur au reste de l’humanité. Il défendit à ses disciples de manger de la viande... Ils rafraîchissaient leurs corps d’une alimentation légère et frugale. Son système de l’univers, au centre duquel il plaçait le soleil, et autour toutes les planètes se mouvant en des orbites elliptiques, était jugé chimérique et invraisemblable, cependant les recherches approfondies et les traités philosophiques du XVIe siècle en démontrent la justesse et l’incontestabilité.

L’école fondée par cet ancien et éminent philosophe est reconnue de nos jours comme étant édifiée sur le plus pur système de l’éthique et des sphères les plus élevées de la pensée, et ses disciples - les Pythagoriciens, furent si respectés et si admirés qu’ils occupèrent beaucoup de situations des plus élevées de la législature et des administrations de leur pays. Dans son système de la théologie les croyances religieuses de Pythagore étaient pratiquement celle des temps modernes. Il soutenait que l’Univers avait été créé d’un chaos sans forme de la matière par quelque Vitre tout puissant qui était Lui-même, l’animateur et l’âme supérieure, et de la substance immortelle de laquelle l’âme des hommes n’était qu’Atome. Il était un croyant de la doctrine de réincarnation, et un bienveillant adepte de la métempsychose. Ayant vécu cinq cents ans avant le Christ il ne connut rien du Maître, mais eut-il vécu au temps de Jésus il y a tout lieu de supposer qu’en raison de sa haute valeur de moralité, la pureté de sa vie, son dégoût de l’injustice et son amour de l’indépendance, son horreur de la cruauté, la compassion et la tendresse qui le caractérisaient eussent fait de lui un ami du Grand Nazaréen. Tel était Pythagore - un homme des temps anciens, mais encore un homme qui a survécu dans l’esprit libres penseurs modernes, presque autant qu’il vécut dans la pensée de ses propres élèves - parce que ses pensées philosophiques n’étaient que la Vérité Vivante qui ne peut mourir.

Mais Pythagore ne fut pas le premier avocat d’un régime exempt de sang, ni son premier propagateur. Poursuivons néanmoins, nos investigations plus avant, à partir de l’époque de ce célèbre professeur d’un système d’alimentation des plus purs - inter alia - plutôt qu’en arriére vers les temps éloignés.

Socrate, Platon, Plutarque, Ovide et Apollonius de Tyane continuérent la propagande contre le meurtre des animaux pour la nourriture de l’homme jusqu’au temps du Christ, tandis qu’après cette période, celle-ci trouva beaucoup d’avocats.

Sénèque la poursuivit jusqu’au 1er siècle, et, après cette époque, de nombreux Péres de l’Eglise s’abstinrent de se nourrir de chair, dénonçant avec force son emploi. Parmi les plus notables d’entre eux, nous trouvons Tertullien, de Carthage ; Clément d’Alexandrie ; Chrysostome, d’Antioche, et bien d’autres. Des philosophes, par douzaines, avant et après le Christ, condamnèrent cette pratique en termes véhéments, tandis que des écrivains raffinés, tels que Ménandre, Héraclite et Pindare en stigmatisèrent l’habitude comme conduisant à la grossièreté, et Porphyre mena la guerre contre les aliments carnés bien avant le IVe siècle.

Pour en venir à des temps plus rapprochés, un nombre sans cesse croissant de penseurs reconnut la nécessité d’une étude plus profonde de ce qu’est pour l’homme sa nourriture, et ils ne s’épargnèrent aucune peine dans la poursuite de leurs recherches et dans la démonstration des résultats obtenus à leurs contemporains. Ces travailleurs pour le bien commun sont de conditions différentes, et variées également s’attestent leurs façons de traiter un sujet qui présente plus d’aspects que n’a de facettes un diamant bien taillé. Des scientistes, des pathologistes, des physiologistes, des biologistes, des naturalistes, des philanthropes, des humanitaires, des économistes et d’autres encore, ne se réclamant d’aucune profession, prennent part â cette recherche. Il est donc hors de doute que, dans un avenir prochain, l’homme dans la rue saura au moins quelque chose d’un sujet qui, au regard de son être physique, se révèle d’une importance plus réelle que tout autre touchant sa vie sur cette planète.

En admettant alors que la « nourriture de l’homme » offre un sujet convenable aux investigations, il sera intéressant de rechercher la trace des causes du système alimentaire prévalant parmi certaines parties des peuples chrétiens, car il est digne de remarque que l’alimentation carnée n’est pas générale chez les races de la Chrétienté; on rencontre, en effet, des abstinents dans beaucoup de pays.

Prenons la Bible comme point de départ, et rendons-nous compte de ce que nous trouvons dans ses pages, soit approuvant, soit condamnant la mise à mort des animaux dans un but alimentaire. Et, tout en reconnaissant que, de nos jours, beaucoup font profession d’ignprer et de repousser ce Livre, il est bon, toutefois, de se souvenir que, le Christianisme est néanmoins basé sur lui.

Les points que nous devons étudier ici sont les suivants :
1) Au commencement, Dieu créa-t-il l’homme, et ne réglementa-t-il pas sa nourriture ?
2) Si Dieu indiqua à l’homme sa nourriture, pour quelle raison l’homme rejeta-t-il l’ordre de Dieu et usa-t-il d’aliments défendus ?

Le premier point peut être ainsi résolu : Dans la (Genèse, I-27 et 29), nous trouvons ceci :
Et Dieu créa l’homme à son image; il l’a créé à l’image de Dieu ; il les a créés mâle et femelle. Et Dieu a dit : « Voici que je vous donne toute herbe portant semence à la surface de la terre, et tout arbre qui porte un fruit ayant semence, pour servir à votre nourriture.

Nous voyons ici un ordre bien simple - un commandement si clair qu’il devrait s’imposer à tous. Le Créateur crée sa créature - l’Homme - sachant ce qui est nécessaire au maintien de sa vie corporelle, et ne lui laissant aucun doute quant à ce qu’il doit manger, - Les Fruits de la Terre sont indiqués et mis à part pour la nouvelle créature - l’Homme - et l’aliment, non seulement suffit, mais il appert du contexte qu’il a produit une race de géants qui atteignirent un grand âge. La Genèse V et VII traite de cette partie de la question.

Un examen attentif des cinq premiers chapitres de la Genèse, qui s’étend sur une période d’environ quinze siècles, montre ce fait significatif qu’aussi longtemps que l’homme marcha avec Dieu, ou, en d’autres termes, qu’il obéit à la Loi - à l’égard de l’alimentation dé son corps comme à tous les égards - la race se conserva belle. Mais, à partir du moment où il convoita les choses qui l’éloignèrent de Dieu, ou qui, en d’autres termes, l’incitèrent à contrevenir à la Loi-nourrissant son corps physique d’aliments défendus et, par suite, ne lui convenant pas, entre autres choses - les dissentiments se firent jour et les difficultés commencèrent, ainsi qu’en témoigne le Chapitre VI.

Ceci n’est qu’une allusion brève à une importante question, mais sert néanmoins à montrer que, en tant que race, le peuple israélite s’éloigna de la Grâce, ou que, en d’autres termes, par son rejet d’une nourriture naturelle en faveur d’une nourriture port naturelle, il contrevint à une Loi Naturelle. Celui qui contrevient aux Lois de la Nature en souffre tôt ou tard.

Il n’apparaît pas cependant de la lecture des écrits des autres peuples anciens qu’aucune des races orientales, mentionnées plus haut, ait souffert autant que les Israélites de maladies corporelles. D’autre part, nombreux sont les témoignages qui prouvent ce fait que la plupart des races orientales contemporaines des israélites trouvèrent principalement leur subsistance dans les aliments plus naturels et plus sains fournis par les fruits de la terre.

Mais, qu’il en soit ainsi ou non, l’objet de ce livre est d’indiquer en un langage clair et sans erreur possible que si, dans celui-ci comme dans tous les âges, l’Homme choisit délibérément de vivre principalement de chair animale, imbibée de sang et portant les germes de la maladie, il contrevient par là même, d’une façon flagrante, à l’une des plus grandes lois de la Nature. Celui qui, de son plein gré, contrevient à la Loi - qu’elle soit Morale, Spirituelle ou Naturelle - dans quelques-unes de ses manifestations, doit nécessairement souffrir la punition de son acte de désobéissance.

Ce livre montrera comment, par le massacre d’innombrables créatures de Dieu, créatures sensitives, les peuples chrétiens invoquent Némésis, et combien ils sont profondément marqués des indélébiles taches sanglantes de leurs victimes assassinées.
Source : Victor

vendredi 2 octobre 2009

Bidoche


Fabrice Nicolino, l’auteur de « Bidoche », écrit :

Pourquoi j’ai voulu ce livre

Je suis né pour ma part dans le sous-prolétariat urbain de la banlieue parisienne. Ce n’est pas un lieu rieur. Ce ne fut pas un temps calme. Il m’arriva plus d’une fois de rêver meilleur destin. Mais qui choisit ?

Il reste que, dans les meilleures années de cette époque engloutie à jamais, ma mère préparait le dimanche midi un roast-beef, un rosbif farci à l’ail qui déclenchait chez nous tous, les enfants de cette pauvre nichée, une émeute de papilles.

Un repas peut-il rendre heureux ? Oui. Un morceau de viande peut-il faire croire, le temps d’une tablée familiale, que tout va bien, que tout va mieux ? Oui. J’ai mangé beaucoup de viande. J’ai pris un grand plaisir à mastiquer, à partager avec les miens ce qui était davantage qu’un mets. Je suis mieux placé que d’autres pour comprendre que manger de la viande est un acte social majeur. Un comportement. Une manière de se situer par rapport au passé maudit de l’humanité, et de défier le sort promis par l’avenir.

Je crois savoir ce que manger veut dire. Mais je dois ajouter que, chemin faisant, j’ai changé d’avis et de goût. Modifier ses habitudes estl’une des vraies grandes libertés qui nous sont laissées. Je l’ai fait. Derrière la viande, peu à peu, les morceaux, hauts et bas, se sont reformés, comme dans les dessins animés de mon enfance, qui ignorent tout de la logique triviale de la vie ordinaire.

Derrière une côte de bœuf, j’ai fini par voir un bœuf. Derrière un gigot, un agneau. Derrière un jambon, un cochon. On peut parler d’un choc, immense et lent. L’histoire que je vais vous raconter n’est pas simple, et j’en suis le premier désolé. Elle peut d’autant plus
paraître compliquée qu’elle l’est en réalité. Mais ce n’était pas une raison pour faire un livre pesant. Celui-ci ne devrait pas l’être. On y verra beaucoup d’hommes en action, prenant en notre nom des décisions plus ou moins réfléchies. Avec des conséquences majeures que la plupart ignorent.

Cela explique les tours, détours, ruses et contorsions d’une affaire profonde, qui nous concerne tous. Ce livre sur la viande commande du temps, et de la réflexion. Peut-être est-ce une mauvaise idée de le signaler d’entrée, à l’heure d’Internet et du zapping tous azimuts. Mais c’est ainsi. Au moins ne serez-vous pas trompé sur la marchandise. Il
reste que cet ouvrage peut aussi se lire pour ce qu’il est : une formidable aventure aux conséquences inouïes. Où rien n’était inévitable. Où tout aurait dû être pesé. Ou tout aurait pu être contrebalancé. Une histoire pleine de bruit et de fureur, emplie jusqu’à déborder de qualités qui sont souvent de pénibles défauts.Laissez-vous porter par cette vague venue des temps les plus anciens, et posez-vous les bonnes questions, qui vous rendront fiers d’être des
humains dignes du mot.

Comment des animaux aussi sacrés que le taureau Hap de la plus haute Antiquité sont-ils devenus des morceaux, des choses, des marchandises ?

Pourquoi des techniciens inventent-ils chaque jour, en notre nom, de nouvelles méthodes pour « fabriquer » de la « matière » à partir d’êtres vivants et sensibles ?
Pourquoi leurs laboratoires sont-il aussi anonymes que secrets ?

Pourquoi l’industrie de la bidoche est-elle dotée d’une puissance qui cloue le bec de ses rares critiques ?

À la suite de quelle rupture mentale a-t-on accepté la barbarie de l’élevage industriel ?

Pour quelle raison folle laisse-t-on la consommation effrénée de ce produit plein d’antibiotiques et d’hormones menacer la santé humaine, détruire les forêts tropicales, aggraver dans des proportions étonnantes la si grave crise climatique en cours ?

Qui est responsable ? Et y a-t-il des coupables ?

La réponse n’a rien d’évident, mais elle existe, dans les deux cas. Ce livre vous convie à
une plongée dont vous ne sortirez pas indemne. À la condition de le lire pour de vrai, vous ferez ensuite partie d’une tribu en expansion, mais qui demeure on ne peut plus minoritaire. La tribu de ceux qui savent. Et peut-être même rejoindrez-vous celle qui ne veut plus. A-t-on le droit de se révolter ? On en a en tout cas le devoir.

Je mange encore de la viande. De moins en moins, et désormais si peu que j’entrevois le moment où je cesserai peut-être de le faire. Je ne suis pas un exemple. Je suis exactement comme vous. J’espère en tout cas que nous nous ressemblons assez pour que le dialogue commence. Mais avant cela, il fallait vous faire découvrir le tumulte des relations que nous
entretenons avec notre sainte bidoche. Si ce livre devait servir à quelque chose, il me plairait qu’il permette à ses lecteurs de se demander ce qu’ils mangent. Et pourquoi. Et comment.

Site de Fabrice Nicolino http://fabrice-nicolino.com/index.php