mercredi 13 juin 2007

Le FOYER VEGETALIEN de Léo Malet


" Brouillard au Pont de Tolbiac " est un remarquable album de Tardi inspiré d’un roman largement autobiographique de Léo Malet, le " père " du détective privé parisien Nestor Burma.
" Dès nos premiers contacts, Tardi m’apparut comme un être sensible et généreux, d’une grande courtoisie et d’une non moins grande modestie. Notre collaboration en fut facilitée. En ce qui concerne le Foyer Végétalien, pour lequel il me demanda des renseignements, il sut traduire mes souvenir avec une remarquable fidélité et, à quelques détails près, le Foyer Végétalien de Tardi est celui que j’ai connu en 1925-26. "
Léo Malet, le 19 Février 1982.

Durant les années 1920, il existait plusieurs foyers végétaliers à Paris. L’anarchiste Georges Butaud fonda un foyer végétalien dans la capitale en 1923. On pouvait y manger et y dormir pour des sommes modiques. On pouvait également y assister à des conférences.

Pour Georges Butaud, il ne servait donc à rien d'élever des vaches et des volailles. Il participa à des revues telles que Le Végétalien ou Le Néo-Végétalien. Il pensait que ce mode d'alimentation devait être propagé " pour le bien de l'humanité et de l'animalité ". Il était opposé à la chasse et faisait l'éloge des " camarades singes " qui vivent une vie saine et non falsifiée.


Les conséquences pratiques du végétalisme intégral sur l'évolution individuelle et sociale par G. BUTAUD

Que faut il à l'homme pour vivre ? Un peu de légumes, un peu de grains, même pas 100 grammes d'huile et c'est tout! I1 faut environ par adulte journellement 2 kilogrammes de racines, de verdure, c'est le produit annuel d'environ un mètre carré de culture dans un terrain ordinaire. Avons nous besoin de cette vie compliquée qui n'est que la lutte d'un contre tous, qui nous a amené cette horrible guerre qui coûta la vie de millions d'hommes et dont les funestes suites pèseront lourdement sur nous et nos arrière petits enfants ? C'est que la paix elle même n'est que l'apparence de la paix, la lutte est constante entre les hommes, car leurs appétits sont illimités. Tout homme craint le lendemain. De quoi demain sera t il fait ? Quel évènement va-t-il se produire ? L'ouvrier, le commerçant, le riche même sent l'angoisse le mordre. Qui est à l'abri ? Les plus puissants même de la terre souvent sont inquiets, craignent une catastrophe, suent d'angoisse à la pensée que peut être quelque évènement le jeu des circonstances va faire s'écrouler tout ce qui fait le charme de leur vie.
La société humaine est telle qu'il y a un agent à chaque coin de rue, chacun de nous serre précieusement son porte monnaie, nos portes ont des serrures et la bataille perdure, entre commerçants et acheteurs, ouvriers et patrons, elle prend actuellement une certaine acuité entre paysans et citadins et est une caractéristique de la vie chère.

D'autre part nous voyons les maladies organiques se développer. Rhumatisme, tuberculose et aussi la folie, le cancer. A quoi cela tient il ?
Est il quelque chose en dehors de nous mêmes, en dehors de l'humanité qui crée ce malaise économique, moral, physiologique, qui frappe l'humanité toute entière et chaque individu dans son être et dans sa descendance ?
C'est la rançon du progrès !
Les autos de soixante chevaux comme des bolides parcourent les routes, les aéroplanes sillonnent les nues, mais si par suite le pétrole est rare dans nos lampes, nous mangeons toujours plus de viande, de sucre, nous avons du vin, de la bière du café, etc. La table d'un paysan, d'un ouvrier est garnie comme ne l'était pas certes, celle d'un seigneur du moyen âge, mais celui ci, pour la servir, ne mettait pas à contribution les cinq parties du monde .
L'homme, ce roi de la création, cette intelligence, est il autre chose, qu'un animal ? Est ce parce qu'il a découvert quelques lois naturelles qu'il peut soumettre la nature ? Est ce la nature qui peut commander ou l'imagination humaine ?
L'homme n'est qu'un produit ce n'est pas parce que je sais que 2 et 2 font 4 que je ne suis pas le descendant de l'anthropopithèque, s'il y a cinquante siècles que mes ancêtres ont dérobé au ciel une étincelle, s'il y a quelques siècles que l'homme vit en partie d'aliments cuits, il y a des milliers de siècles antérieurs pendant lesquels l'homme vécut de fruits, de pousses vertes, de racines l'homme est le produit de l'alimentation crue.

Où sont les animaux qui font cuire leurs aliments ?
La complication de l'existence a fait de la terre un bagne, un mauvais lieu à l'atmosphère empestée et en un siècle une famille de parisiens s'éteindrait si le sang frais des provinciaux ne venait la vivifier à nouveau.

En résumé, domination de l'individu par ses appétits, ses besoins anormaux, ses fantaisies gustatives, son entraînement désordonné pour toute espèce de jouissance raffinée et immédiate, misère subséquente, dégénérescence, douleur individuelle, douleur universelle, voilà où nous avons abouti.

Voilà tantôt trente ans que je fréquente les réunions populaires, eh bien, nulle part je n'ai entendu la vérité. Nos tribuns, nos meneurs ne nous conduisent pas dans le bon chemin. Le bon chemin, ils ne le connaissent pas. Ils sont ignorants comme leurs auditeurs, ce qu'ils cherchent c'est à plaire. On n'est d'ailleurs meneur qu'à cette condition.

Et pourtant, voyant que l'humanité n'est pas heureuse nous devrions reconnaître que nous suivons une mauvaise route, qu'il ne faut pas continuer à s'enliser dans le bourbier qui ne produit ni bonté, ni grandeur. De cela l'orateur populaire ou mondain n'en a cure. Il continue la même voie, il faut donner au monde plus de cheval vapeur, capter plus d'énergie dans les forces naturelles. Il ne trouve pas autre chose.

Il faudrait au contraire porter la guerre dans les cerveaux, reconnaître qu'il n'est pas rationnel de partir du tout pour qualifier la partie, du groupe pour déterminer l'individu, de l'individu pour justifier l'atome, de l'organisation sociale pour faire le bonheur de l'homme.

L'erreur est à la base de la société. Aucun bien ne sortira d'aucune agitation tant que le grand mot d'organisation sera le point de départ de l'activité humaine dans la recherche des vérités qui constituent le véritable savoir. J'ai parcouru tout le cycle des théories sociales courantes, du radicalisme au communisme en passant par le socialisme et j'ai compris le néant du grand mot organisation. Avec ce mot on prétend transformer le monde sans que l'individu ait à changer.

Et comme cela on a des adeptes, on n'arrache pas un à un l'individu à la foule erronée, on emboîte le pas à la foule. C'est plus simple.
Il n'y a pas de parti qui sauvera l'humanité, pas d'organisation. I1 y a une somme de vérités qui est le patrimoine commun à tous les hommes. Voilà ce qu'il faut dire. I1 faut dire au chercheur avant de coopérer, de communier sois un bon élément de coopération, de communion. Si nous n'avons pas abouti à une vie individuelle plus belle, à une société plus heureuse, si nous vivons dans un monde féroce aux faibles, aux pauvres, c'est que nos parents nous ont mal guidés, c'est que nos connaissances individuelles sont en défaut.

Le grand Descartes nous apprend qu'il faut refaire l'étude de tous nos gestes. Faisons appel à la méthode cartésienne. Refaisons donc notre éducation. Et l'éducation commence du jour où nous ouvrons les yeux. Mieux l'ontogenèse nous démontre que nous portons le poids des fautes commises, que nous profitons des vertueuses conséquences de nos lointains aïeux.

Soyons scientifiques, appliquons à nous mêmes les méthodes rationnelles d'étude que nous appliquons dans tous les domaines. L'individu n'est qu'un maillon dans la grande chaîne de l'espèce. Étudions donc les besoins de l'individu.

La véritable doctrine humaine est celle qui s'appuie non sur les rêves fuligineux de fraternité, d'amour, rêve sur lequel ont bâti toutes les philosophies, les religions qui nous ont mené où nous sommes l'histoire ne se révèle à nous que comme une longue suite de combats épouvantables de peuples, de races, de groupe à groupe,de tribu à tribu. La véritable doctrine qui réconciliera tous les hommes est celle qui aura sa base appuyée sur le granit des réalités, des choses concrètes, qui prendra la nature telle qu'elle est, qui n'en fera ni une bonne chose,ni une chose mauvaise, n'ayant pas pour nous à modifier ses lois selon nos desiderata.

C'est donc dès que l'homme naît qu'il faut étudier ses véritables besoins. Et alors, nous reconnaissons que le végétalisme s'impose, que l'enfant, comme tout petit de mammifère, ne tête plus lorsqu'il a des dents assez fortes, que conséquemment l'enfant n'a nul besoin d'autre nourrice que sa mère, que sa dentition, l'état de son estomac, les dimensions de son intestin placent l'homme parmi les fruitariens.

Ces vérités qu'on semble seulement découvrir, à nouveau, cependant révélées depuis tant de siècles par les plus grands philosophes, ne sont pas cependant le produit de découvertes géniales, le simple bon sens nous les fait admettre, mais voilà, les petites questions de détail, de goût, d'habitude, d'entraînement nous cachent, dissimulent les grandes lois générales, nous n'avons pas une grande ligne de conduite, nous sautons pour ainsi dire d'un pavé sur l'autre, nous vainquons les difficultés journalières, nous franchissons les obstacles qui naissent dans notre marche, nous marchons ...nous marchons ...nous vivons.
Le végétalisme n'est donc qu'une partie de la doctrine unique qui guidera vraiment l'homme.

Le primitif, l'ancêtre vivait comme nous voyons vivre l'animal dans nos plaines, nos bois, dans l'air, sous les eaux ; l'ancêtre vivait libre.
Lequel de nous, riche, pauvre ne s'est pas quelquefois arraché à la tâche coutumière et levant la tête ne s'est pas écrié : " Que les bêtes sauvages sont heureuses !". Qui n'a pas envié le sort de l'oiseau franchissant isolé ou en troupe l'immensité, qui ne s'est pas surpris à jouir du spectacle des lapins de garenne jouant dans la clairière !

Où est cette liberté, cette vie naturelle, normale que nous envions comme le lot de tout être ? Non seulement nous sommes les galériens d'une société qui a détruit toute liberté en nous dotant de besoins raffinés et de devoirs écrasants, mais encore, cette vie noble de l'animal nous l'avons transformée en une vie pire que la nôtre quand nous avons pu le réduire en captivité.

" La terre est couverte de ténèbres et remplie de repaires de violence " nous enseigne l'Écriture et nous savons que le veau qui vient au monde n'a droit qu'à soixante centimètres de corde. Sitôt né, sitôt attaché. Rivé au mur pendant des mois, des années, voilà la vie naturelle que nous faisons à un pauvre être innocent !

Partout où il y a une chaumière, une ferme s'élève un lien de tourment ! les bêtes sont enchaînées nuit et jour, les boeufs, les chevaux s'exténuent sous le joug, dans les brancards le jour, la nuit on les rive au mur !

Ah elle est belle la paix des campagnes. Les poètes peuvent la chanter!
Allons donc, ouvrons les yeux, arrière le mensonge! L'homme est le fléau de la terre, partout où il pose le pied il enchaîne, il emprisonne, il exploite.
Le végétalien ne reconnaît pas à l'homme le droit de dominer, d'abuser de sa force sur des êtres sensibles au même titre que lui, s'il est obligé de se débarrasser d'un parasite, d'un ennemi, il le fait le plus vivement possible en abrégeant autant que faire se peut la souffrance.

Il sait qu'à la base de la vie il y a la lutte et la loi du moindre effort, il ne part pas d'une idée préconçue, il observe que l'individu ne poursuit que son propre bonheur, qu'il est inconscient du malheur d'autrui, que pour survivre il faut vaincre, mais il sait que la brute, déjà chez les animaux supérieurs, a quelquefois un instinct qui le pousse à des actes d'entraide, de solidarité, il sait que lui, être intelligent, compréhensif, clairvoyant peut et veut être un agent de bien sur la terre, il s'élève au dessus de la brute parce qu'il veut être un dieu bon et non un dieu farouche, sanglant, dominateur et cruel il comprend la solidarité qui le relie aux autres êtres parce qu'il comprend leurs souffrances. Il ne tient pas à conquérir, n'oubliant pas que l'on est presque toujours possédé par sa conquête la liberté réside peut être dans le moindre besoin de possession. Il ne se ravale pas à dominer, non parce qu'il se donne un but sur terre autre que celui de vivre heureux, mais parce qu'il sait que cette espérance d'un peu de bonheur ne peut être le fait du malheur, de l'asservissement de l'animalité.
A l'élevage des animaux le végétalien préfère celui des enfants. Le système antique de vivre des bêtes, parmi les bêtes est une collaboration dont aucune partie n'a tiré de bienfaits. L'humanité ne se développe pas, concurrencée qu'elle est par l'animalité. Ce n'est pas seulement en Irlande que le mouton ce sot animal a flanqué l'Irlandais à la mer. Partout où vit l'animal domestique, la terre devient rare. I1 faut à un cheval, à une vache un hectare de terre pour vivre. Sur un hectare 3 hommes y vivraient, mais on donne à l'animal du grain, des produits de toute sorte et des kilos qu'il consomme il nous rend des grammes.

A Bascon, petite société communiste où nous sommes tous végétaliens, une dizaine en hiver et une vingtaine en été, nous nous trouvons très bien du régime et du système de vie sans animaux domestiques.

Les faibles de volonté pour justifier leur conduite c'est à dire la masse des hommes donnent à l'action du milieu social une action qu'elle n'a pas. Moi, individualiste, je sais fort bien par la comparaison de ma vie antérieure et de ma vie présente que l'éducation individuelle crée le bonheur et que l'addition des individus libres et conscients crée le milieu adéquat.
Les multiples exemples de vie collective de toutes sortes d'insectes et d'animaux nous démontrent bien que telle est l'organisation intime du sociétaire, telle est l'organisation de la collectivité. La ruche est bien le produit de la collaboration des abeilles, elles ont un caractère, des attributs spéciaux, particuliers dont bénéficie la collectivité, chacune joue le rôle que son organisme lui a dévolu. La vie collective n'est même que le produit des caractères, des attributs, des fonctions individuelles conjuguées.

Si les voisins du groupe communiste ne vivent pas en communisme, c'est parce qu'ils ne le veulent pas. Même base de la vie paysanne en France, en Italie, en Russie, etc., en Amérique, partout enfin dans les pays civilisés, c' est que les paysans individuellement le veulent, rien ne peut les empêcher d'unir leurs efforts, de supprimer les bornes, de cultiver en commun, c'est faux de dire que la propriété individuelle est imposée par le milieu.

L'individu crée son milieu, les transformations individuelles font les transformations du milieu, il ne faut pas que l'on continue à envisager le végétalisme comme un système thérapeutique, le végétalisme est une partie de la doctrine de libre examen qui transformera le monde.

Le guide de l'homme est un ensemble de petites vérités; chaque jour nous combattons pour rejeter une part d'erreur; la science, l'expérience sont pour tous le moyen d'investigation sérieuse, c'est guidés par leur conjugaison que nous pouvons seulement espérer vivre moins mal que nos ancêtres.
Quant à moi, je cherche à réparer le mal que j'ai fait dans le cours de ma vie antérieure. Certainement j'ai commis les mêmes erreurs, les mêmes fautes que mon père, que mes aïeux, que mes fils commettront, les jeunes suivent le même chemin, le même processus que leur aînés, quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse les mêmes sottises seront faites, à une variante près, mais c'est cette variante qui est formidable, rien n'est révolutionnaire comme elle, sans elle rien ne se transforme.

Mais déjà du jour où un homme d'omnivore devient végétalien, de ce jour la souffrance est abolie des animaux qui devaient naître, pour être condamnés au martyre de l'esclavage toute leur vie, ne naîtront pas. Que peut faire un misérable homme de plus beau, de plus noble, de plus grand que de vivre sans faire souffrir. Savoir que l'on vit sans être cause de souffrance, c'est avoir fait un pas conséquent dans le domaine de la connaissance.

Vivre du produit de sa bêche, seul au fond d'une retraite, ignoré sans doute, c'est s'élever aussi haut que l'homme puisse s'élever, ne lui demandons rien de plus, si au surplus il aide encore quelque autre à l'imiter, alors il est plus grand que les plus grands, il est le sel de la terre, les peuples omnivores en restant le fléau.

Avant de terminer cette causerie je veux vous faire saisir les conséquences immédiates du végétalisme dans les relations d'un homme.
Je connais beaucoup de coopérateurs de Château Thierry, ville près de laquelle j'habite. Je suis d'esprit foncièrement coopérateur et prône la coopération. Un jour un camarade m'interpelle. Pourquoi ne fais tu pas partie de la coopérative de consommation ? Mon vieux, pourquoi ferais je partie de la coopérative puisque je n'ai rien à lui acheter, j'achète mon huile, mon savon en gros et n'achète nulle part à peu près rien d'autre. Je ne consomme ni vin, ni café, ni liqueurs, ni sucre, pas d'épicerie, pas de conserve, pas de viande. Tu vois que si les gens faisaient comme moi non seulement la coopérative n'aurait pas lieu d'être, mais les commerçants, qui comme des araignées derrière leur toile, guettent le client, feraient maigre chère. Si les gens devenaient végétaliens, que de boutiques fermées, de l'épicier au boucher! La mort du commerce gros et de détail. Quel chambardement, quelle calamité !

Rien ne prévaudra contre ceci .
L'individualisme éclairé pratiquant le végétalisme transforme le milieu en se transformant lui même.

Nous savons bien qu'il n'est pas de sauveur suprême, que produits d'une nature implacable, membres d'une société autoritaire les hommes ne sont pas forcément bons, ils ne sont que ce que les a fait l'évolution, nous savons bien que nos tares ne disparaîtront pas de sitôt, nous pensons seulement qu'elles s'atténueront par la pratique d'une vie plus rationnelle. Si nous faisons de la propagande pour un système qui permet à l'homme de vivre sur une plus petite étendue de terre, c'est que cette doctrine diminue les causes de la dite lutte, facilite l'harmonie.

Les hommes voudraient bien que les sentiments généreux qui sont au fond de chacun d'eux puissent s'épanouir en actes bienveillants, mais l'exigence des besoins matériels impérieux réduit l'action généreuse à bien peu de chose et la bestialité suit son cours : tous les peuples, toutes les classes sont en proie aux mêmes appétits, dans tous les temps causent les mêmes douleurs.
En évitant les causes de compétition seul le végétalien est agent de moindre mal, c'est tout ce qu'il peut faire et c'est énorme.

Source : LE NEO NATURIEN, n°8 , novembre 1922.

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